Fausse Sceptique
Lumière. Ablation.
Intuition. Abstraction.
Admiration. Retrait.
Rature sur portrait.
Lumière. Ablation.
Intuition. Abstraction.
Admiration. Retrait.
Rature sur portrait.
Fait-il nuit? Fait-il jour? Je n’en sais rien.
Mais les lettres tourbillonnent partout.
Hélas, je ne trouve entre elles aucun lien.
Des feuilles tombent de leurs arbres roux…
Dans ce brouillard, mon chemin s’est perdu.
Sur moi, je sens ma peau se rétrécir.
Le peu de lumière a perdu sa vue,
Et le vent tremblant commence à gémir…
A force de revenir, les saisons,
Ont perdu l’énergie et la raison.
Des soleils et des lunes sont passés.
Et ce décor là, s’est éternisé…
Mais non, je ne sais pas quel jour nous sommes.
Je ne sais même pas quelle heure il est.
Mon cœur, je ne sais plus quel temps il fait.
Lésée, je ne sais plus si tu es un homme…
A qui ces planètes au dessus de moi?
Et ce mur changeant du noir au bleu-roi?
Tout passe, le temps,
Sous toutes ses formes.
Nos attitudes devant,
Règles et normes.
Tout s’oublie, les rêves,
Le passé, les tâches,
Les moments qui fâchent,
Les discussions brèves.
Mais on se souvient,
Des premières fois,
Où l’on a touché,
Joué du violon,
Trouvé le secret
Transcendant du son.
Et ca nous revient,
Sans permis, ni loi.
Non, nulle part où aller,
Nulle part où habiter.
Je ne suis qu’un rescapé.
Pourras-tu te rendre compte,
Ce que c’est d’avoir payé,
Le dos courbé par la honte…
Pour les bêtises d’autrui?
Et voilà, je suis parti.
J’ai tant frappé à ta porte,
Mais tu ne m’as pas ouvert.
Sous la pluie, à découvert,
Je suis seul, et je supporte.
Nu, je suis venu de loin,
Chercher chez toi quelque soin.
Tu n’as pas tendu la main.
Je paierai cher ton choix,
En mourant le lendemain,
Pour rien, de faim et de froid.
Sous l’eau joyeuse,
Mon doigt t’esquisse.
Bouche voleuse,
D’un long trait lisse.
Sur ce carreau,
Mes yeux se posent,
Pendant que l’eau,
De toi, me cause.
Pour s’imprimer,
C’est ton visage,
Qui se dessine,
Et s’évapore.
L’éternité,
Un paysage,
Qui s’enracine,
Et me dévore.
Lapidée jusqu’aux os,
Poids à briser le dos,
Les pieds posés à terre,
Caractère trempé.
Les gens qui passent, froncent
En se pinçant le nez.
Devant moi, pose basse,
Une tête d’enfer.
Les mouches, des vautours.
Chats et rats font leurs courses.
Indifférents, contents.
Mais pour combien de temps?
Mon fardeau est bien lourd.
Tous les jours, je travaille,
Sans répit et sans faille.
Mon contrat est vivace.
Mon me paie en espèces;
Ordures d’ordre dur.
Je rembourse en nature;
En air pur, en espace.
Je pue, d’un cœur si sur,
Du dégoût que j’endure,
Du vide dans ma bourse,
Ce manque de tendresse.
Dans une boîte de thon,
Je nage, avec les poissons,
Sous l’huile, sans avancer,
Et nulle part où aller.
Coude à coude, étroitement,
L’un contre l’autre, entassés,
Nos membres en petit pâté,
Courbés, maladroitement.
Périmés, avec le temps,
L’espoir passe pour un leurre,
Et le rêve pour du beurre.
Pensez à nous autrement.
Demandez au temps de s’arrêter,
Je n’en peux plus, je suis fatiguée.
Cette cadence m’a dépassée.
Attendez. J’ai le souffle coupé.
Arrêtons un petit moment.
Laissez-moi déguster chaque instant.
Je veux garder ce cher souvenir
Qui me reviendra dans un sourire.
Vous courez croyant gagner du temps.
Mais vous en perdez bien plus qu’avant.
Paradoxe de la décennie,
Qui ne sait plus pourquoi elle vit.
Je regarde tes paupières fermées.
Je te démaquille.
Ces personnages durant la journée,
Qui de toi me pillent.
Ils ne te reconnaissent plus.
Mes doigts te dénudent,
De la cravate et de ces tissus rudes.
Tiens! Mon homme ému!
Oui, te démaquiller et te dénuder,
J’irai, chaque soir,
Chercher ma lumière et me reposer,
Sur ton cœur ivoire.
Tu n’as de comptes à rendre qu’à toi-même.
Tu récolteras tout ce que tu sèmes.
Tu seras responsable de la terre.
Et tes décisions, tu les prendras seul.
Voici, mon petit bout de paradis,
Celui, pour lequel s’est donné l’esprit.
La fierté de l’enfant devenu père,
Et de ceux qui dorment dans leur linceul.